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Quand j’ai vu les copines partir pour leur 1er Marathon à AMSTERDAM (surtout Valérie avec qui j’avais fait mes 1ères armes), je dois dire que j’ai eu un pincement au cœur… J’étais à la fois ravie pour elles et envieuse car elles arrivaient enfin à un niveau leur permettant de jouer « dans la cour des grands » alors que moi je restais au bercail et reprenait péniblement les entraînements après plusieurs mois d’arrêt.
Je ne pensais absolument pas à un 1er Marathon cette année et je m’étais toujours dit que le 1er Marathon aurait lieu dans un endroit « magique » ; alors quand Eric nous a parlé du Marathon de Rome, je n’ai pas réfléchi et je me suis lancée. Et j’ai voulu faire les choses bien : A partir du mois septembre, je suis passée de 2 à 3 entrainements semaines, puis 4 lors de la préparation qui a débuté début janvier (et pas d’excuse pour y déroger). J’ai glané tous les conseils possibles des marathoniens aguerris, j’ai lu des tas de magasines de running : « comment préparer son 1er Marathon », l’importance de l’alimentation, les bonnes chaussures, etc…), j’ai consulté les articles sur le Maratona di Roma de 2013 et je m’y suis vue…
Peu à peu, les doutes se sont installés : Saurais-je aller au bout de la phase de préparation ? Est-ce que j’ai suffisamment d’expérience pour courir 42 Km (je n’ai couru que 2 semi) et ne pas craquer au bout de 25 Km ? Mais au fil des séances, mes doutes se sont estompés.
Enfin le jour fatidique arrive !
Je n’oublierai jamais cette date tant attendue : Dimanche 23 mars 2014 : On y est.
Ca y est, je suis fin prête. On se réunit tous et on s’achemine enfin vers le sas de départ, une heure avant la course. Le départ a lieu à côté du Colysée. Il y a un monde de fou ! Une foule compacte dans laquelle nous nous immisçons tente d’avancer vers les sas mais des coureurs avancent à contre-courant ou bien alors tentent de se frayer un chemin latéralement afin de trouver désespérement le camion qui fait office de consigne et d’y déposer leurs effets personnels. C’est un peu le merdier, il faut bien l’avouer.
J’arrive enfin dans le sas du « Marathon pour les nuls » et la tension commence à monter mais heureusement je suis bien entourée par les copines pour qui c’est aussi leur 1ère fois et par Sylviane et Patrick avec qui j’ai prévu de faire la course. Soudain, les éléments se déchainent : Le vent, la pluie intense, c’est le bonheur ! Nous restons de longues minutes sous une pluie battante en essayant de ne pas trop nous refroidir et nous démarrons enfin, trempés comme des souches.
Le sol est jonché de sacs poubelles, de vieux vêtements ou de protections en tous genres, jetés ça et là par les coureurs. Ça glisse sur les vieux pavés romains et il faut faire vraiment attention à l’endroit où l’on met les pieds.
J’arrive au 1er ravito du 5ème Km ; l’occasion pour moi de boire un coup et de faire une opération « strip-tease » pour virer le Tshirt manches longues.
Je suis Patrick, Sylviane et Clémence qui ont mangé du lion et qui me distancent trop vite à mon goût. Je me raccroche mais au prix d’efforts importants ; on n’est qu’au 15ème Km et je me dis que ça ne va pas le faire. Patrick revient à ma rencontre pour m’encourager, me rassurer et me ramène près des copines et ça repart. Mais, je n’arrive pas à me mettre dans la course. Je n’ai pas de douleur particulière, pas de crampe mais je n’arrive pas à avancer et le stress monte en moi. C’est la galère… et ça dure, jusqu’au 25ème Km. Et là, Patrick me dit : « Valérie, là on va arriver à la partie la plus difficile entre le 25ème et le 35ème Km ; si tu passes le 35ème c’est bon » et là c’est l’ électro-choc ! Ca repart. Pourquoi, comment ? Je n’en sais rien. Et je vois défiler les Km. Avec les filles, on fait le décompte des ravitos, ça nous aide à tenir. Et la pluie revient, et le vent et les beaux monuments historiques ont disparu pour laisser place aux bâtiments taggués des zones industrielles, le long des voies rapides… et aux dénivelés qui coupent les jambes. Je m’accroche à l’idée que c’est mon 1er marathon et peu importe le temps passé, l’important est de le finir.
Quelle joie intense aussi de rencontrer nos supporters aux couleurs du club qui scandent nos prénoms aux abords de la course ! Je leur tape dans la main ; abandonne à l’un le TSHIRT que j’avais noué autour de la taille, à l’autre les gourdes que j’avais emmenées et qui m’ont vite gênée.
Au 35ème Km, Clémence prend le large (c’est beau d’être jeune) avec son copain qui l’a rejointe pour finir la course et notre petit groupe se résume à Patrick, Sylviane et moi. Nous sommes encore devant les meneurs d’allure à 5 heures mais la fatigue aidant, ils nous doublent vers le 39ème Km et là je me dis que ça va être dur d’être en-dessous de 5 heures mais Patrick y croit et nous encourage.
Au 39ème, je me dis c’est bon ; plus que 3 bornes et je me fais doubler par un monsieur à l’accent du midi qui m’encourage ; plus que 3 bornes certes, mais quelles 3 bornes ! Elles n’en finissent plus. Super, on arrive de nouveau dans le Centre Historique de Rome : C’est vraiment une belle ville ; j’essaie d’accrocher mon regard aux vitrines pour que le temps passe plus vite ; les italiens sont toujours aussi sympas et nous acclament !
Je suis toujours avec Sylviane ; Patrick est juste devant nous. Enfin, on aperçoit le portique d’arrivée et je n’y crois pas ; c’est déjà là ? Non ce n’est pas possible, il y a sûrement encore des virages…
Sylviane m’attrape la main et on finit en beauté, sourire aux lèvres. On retrouve Catcat à l’arrivée ; on se félicite, on s’embrasse, on se serre dans les bras. Que de joie ! Quelle fierté d’avoir atteint un tel objectif !
Puis, on me tend une couverture et je me mets à penser aux miens qui sont restés à la maison et qui, je le saurai au retour, scrutent sur Internet mes temps de passage et mon heure d’arrivée. Puis vient enfin la remise de médaille que j’ai promis de ramener à la maison et là les larmes coulent toutes seules….
- Yvon « notre super coach » pour ses conseils avisés,
- Sophie pour m’avoir supportée lors des entraînements du mercredi,
- Sylviane, pour avoir été à mes côtés,
- Patrick, pour sa patience et son super temps réalisé grâce à moi : 05h00 ! (lol), et enfin
- David, Johanna et Marion pour m’avoir soutenue jusqu’au bout.